Patrimoine environnemental
LES ESPACES NATUREL LITTORAUX DE PORT-BAIL sur Mer
Des dunes et un havre
La côte ouest du Cotentin s’apparente à un immense champ de dunes ponctué par huit havres, véritables petits estuaires. Dunes et havres caractérisent si bien notre littoral et en font à ce titre une particularité unique en Europe.
Port-Bail s’est naturellement installé au bord de son havre, alors que le côté plage de la commune s’est développé plus tardivement, à la fin du XIXème siècle avec le développement du tourisme balnéaire.
Toutefois, le territoire communal a encore conservé des espaces naturels qui forgent son identité et renforcent son attractivité.
Ici à Port-Bail, Havre et dunes se découvrent au gré des vents et des marées…
Le havre de Port-Bail : un espace naturel remarquable
D’une surface avoisinant les 300 hectares, le havre de Port-Bail se remplit et se vide au rythme des marées. Son embouchure est partiellement barrée par deux flèches sableuses et forme un « bec de perroquet ». Toutefois aménagé à la fin du XIXème siècle en lien avec le développement de la commune, une digue route le sépare en deux et permet de distinguer le havre nord et le havre sud.
La mer y pénètre deux fois par jour et la rivière la plus importante qui s'y jette, l’Olonde, entretiennent son embouchure entre ses deux flèches sableuses. Il est bordé par le sud par les dunes de Lindbergh, formant avec ce massif dunaire un vaste écocomplexe
Vivant, mais fragile, le havre de Port-Bail, n’a cessé d’évoluer depuis près de 4000 ans, et aujourd’hui sa tendance naturelle est au comblement.
Le havre nord quasiment comblé est majoritairement composé de pré salé entretenus par les moutons. Le havre sud remonte jusqu’au Pont du Carcan sur la commune voisine de Saint Lo d’Ourville où la remontée de la mer est bloquée à marée haute par une porte à flot. A la différence de sa partie nord, une vaste étendue sableuse l’identifie où la rivière qui ne cesse de se déplacer ronge actuellement le pied des dunes de Lindbergh.
La municipalité souhaite intégré dans le PADD (Plan d'Aménagement et du Développement Durable) de son futur PLU (Plan Local d'Urbanisme) un volet sur la requalification du havre. Ce volet devrait faire des propositions tendant à améliorer l'évacuation des sédiments du havre et favoriser ainsi sa vocation maritime dans le respect de la charte Natura 2000. Des projets consistant à favoriser la réhumidification du havre nord seront également proposés.
Une flore et une faune d’intérêt patrimonial
Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique, le havre de Port-Bail est classé espace naturel remarquable au titre de la loi littorale du 3 janvier 1986 selon les articles L.146-6, R146-1 et R.146-2.
C’est un site d’Intérêt Communautaire, il est également inscrit dans le périmètre du site Natura 2000 « Littoral ouest du Cotentin de Saint Germain sur Ay au Rozel » qui couvre les espaces naturels littoraux de la Côte des Iles.
La flore
Suivant le gradient de salinité, on observe une zonation de la végétation, la slikke et le schorre. Supportant les exondations, elle est halophyle.
La slikke caractérise l’ensemble des plantes qui colonise peu à peu les grèves sableuses et vaseuses. C’est le domaine de la Spartine et des salicornes. , ces secteurs étant généralement recouverts à chaque marée. Puis Les sédiments piégés par ces plantes assurent une élévation progressive du niveau du havre, donnant naissance à la tangue mélange de sable et de limons qui colmatent le fond de ces estuaires.
Le schorre va succéder à la slikke là ou la fréquence et la durée des immersions varie, laissant alors la possibilité aux vases de se stabiliser. On observe alors la formation de végétation plus dense comme les prés salés où dominent l’obione (la glinette), le plantain et le troscart maritime. Pâturés par les moutons, ces espaces se transforment peu à peu en vastes étendues plus rases dominés par la puccinelie. En juin, le havre se pare d’une couleur violacée par ses innombrables lavandes de mer.
La flore des havres est alors très spécialisée car localisées dans ces estuaires de surface si réduite. Parmi les nombreuses espèces remarquables, on notera la présence, d’une variété de lavande de mer, et protégée au niveau régional, le Statice Anglos normand endémique du golf normano breton. On découvre la très rare Frankénie lisse que l’on ne rencontre dans le département que dans nos havres.
Paradis des oiseaux migrateurs….
Par les rivières et ruisseaux qui y débouchent, ainsi que les eaux littorales, les havres sont des milieux riches en éléments nutritifs avec une forte productivité. Les gisements de vers, de coquillages constituent des espaces de nourrissage et de repos pour de nombreux oiseaux, notamment lors des migrations, ainsi que des nourriceries pour les jeunes poissons.
Ainsi près du pont des treize arches aperçoit on ne hiver bernaches cravant à ventre pâle, tadornes de belon, grèbes castagneux, pluviers, tournepierres, gravelots, et parfois même les phoques osent s’y aventurer ….
Le havre est un joyau naturel au pied du bourg.
Les dunes de Port-Bail : un espace naturel sensible
De l’embouchure du havre à celui de Barneville-Carteret s’étend une immense plage de 6 kilomètres bordée au nord de Portbail plage par un massif dunaire aujourd’hui en cours de protection par le Conseil Général de La Manche.
Classé espace naturel remarquable, ce massif dunaire, très étroit s’étend également sur les communes de Saint Georges et Saint Jean de la Rivière. ClasséEspaces Naturel Sensible du Conseil Général de la Manche dont les acquisitions assurent sa préservation, il fait également partie du site Natura 2000 « Littoral ouest du Cotentin. ». Aujourd’hui 20 hectares sont achetés par le Conseil Général
Avec les différents habitats naturels de la dune, leur fonctionnalité, et malgré leur faible superficie, s’y trouve une grande diversité écologique.
Les laisses de haute mer et les dunes embryonnaires bien représentées sont colonisées par le Cakilier maritime, le chiendent des dunes, l’élyme des sable une espèce protégée au niveau national. La laisse de haute mer, indispensable à l’engraissement des plages et à la formation de dunes et nettoyées manuellement de leurs macro déchets, est par ailleurs propice à la nidification du grand gravelot sur les cordons de galets et du gravelot à collier interrompu dans les zones sableuses.
En retrait, les dunes bordières, qui dominent le haut de plage sont globalement en érosion, et en leur sommet se trouve l’oyat, plante reine de la fixation des dunes. On y trouvera à ses côtés le magnifique liseron des dunes et le fameux chardon bleu protégé dans La Manche.
Sur l’arrière et plus protégées des vents s’étendent des pelouses à la végétation plus ou moins rases, les dunes grises, parfois dominées par des mousses et des lichens ainsi que d’une multitude d’espèces naines adaptées aux conditions de vie difficiles (ensoleillement, sécheresse). Au printemps se développe un véritable jardin miniature. L’œil averti observera la Mibore printanière, la silène conique, l’Hutchinsie des pierres, la violette naine des dunes… ou encore le très rare Œillet des dunes protégé en France. C’est aussi le domaine des orchidées comme l’orchis bouc, l’orchis pyramidale ou encore la délicate Ophrys araignée…
Dans les parties basses de l’arrière dune, on trouve de petites zones humides où la nappe d’eau douce affleure en période hivernale. On découvrira des arbrisseaux de saules des dunes aux feuilles argentées, le choin noirâtre, la germandrée des marais une espèce protégée en Basse Normandie….et une vague odeur de menthe aquatique embaume ces osais de vie. Quant aux mares qui ont pu y être creusé autrefois pour abreuver les troupeaux, c’est le royaume de plusieurs espèces d’amphibiens (rainette verte, crapaud accoucheur, triton crêté…), et de nombreux invertébrés.
Le paysage est ici globalement ouvert et seuls quelques bosquets d’épines et d’ajoncs parsèment ces dunes ainsi que quelques plantations de pins noirs. Les oiseaux comme le traquet pâtre, la fauvette pitchou, ou l’épervier d’Europe en profitent.
Des dunes en cours de protection
Vouées à l’urbanisation dans les années trente visant à rejoindre Barneville plage, les dunes sont aujourd’hui en cours de protection par le Conseil Général de La Manche au titre de sa politique de protection des espaces Naturels Sensibles. Le SyMEL gestionnaire des sites naturels littoraux protégés du Département mène un programme de restauration Des dunes de Port-Bail en vue de garantir son ouverture au public. De nombreux travaux d’aménagement sont mis en œuvre en fonction des acquisitions réalisées. A titre d’exemple depuis 2003, 5 constructions ont été supprimées dans le massif dunaire redonnant peu à peu un aspect plus sauvage aux dunes.
Mais de nombreux problèmes persistent à cause notamment des engins motorisés (quads, 4x4, motos qui sillonnent les dunes).
Qu'est-ce qu'un logement qualifié de "bouilloire thermique" ?
Le terme "bouilloire thermique" fait référence aux habitations qui accumulent la chaleur en raison de leur construction, similaire au concept de "passoire thermique" désignant les logements avec de fortes pertes de chaleur, consommant ainsi plus de 450 kWh/m2 d'énergie par an. Ces logements contraignent souvent les occupants à recourir à des systèmes de climatisation ou d'autres équipements énergivores pour contrôler la température en été. En général, les habitations présentant une mauvaise gestion thermique se retrouvent dans ces catégories, ce qui rend leur environnement très inconfortable pour les occupants. De plus, les solutions temporaires pour le chauffage ou la climatisation sont généralement coûteuses sur le plan énergétique, ce qui entraîne des dépenses élevées pour les résidents et augmente l'empreinte carbone du parc immobilier français. Par exemple, un climatiseur de 2 000 W utilisé pendant 4 heures par jour durant 3 mois consomme 720 kWh, soit environ 180€ selon les estimations de Selectra. Par conséquent, les aides à la rénovation, telles que MaPrimeRénov', intègrent désormais les travaux visant à réduire la surchauffe estivale parmi les travaux éligibles dans le cadre d'une rénovation d'envergure. Les solutions spécifiques comme les pompes à chaleur air-air réversibles, les ventilateurs ou les films solaires pour les fenêtres sont maintenant considérées comme éligibles. En outre, certains travaux déjà subventionnés peuvent également contribuer à améliorer la gestion thermique en été, comme le renforcement de l'isolation des murs et de la toiture, le remplacement des portes et fenêtres par des modèles étanches, ou encore l'amélioration du système de ventilation. Ces travaux sont souvent admissibles à la prime CEE, principalement financée par les fournisseurs d'énergie, et peuvent être cumulés avec MaPrimeRénov'.
Cette rubrique est conçue et réalisée par Yann Mouchel Garde du Littoral du SyMEL basé à Barneville-Bourg et la commission communication municipale. Si vous souhaitez obtenir des renseignements ou informations supplémentaires et connaître le programme des sorties nature organisées par le SyMEL, n'hésitez pas à le contacter par mail yann.mouchel@cg50.fr
En savoir plus : site Internet du SyMEL
Téléchargement dossier PDF : "Gestion des dunes sur la Côte des Isles"
Autres liens : Conservatoire du Littoral
Centre Permanent d' Initiatives pour l'Environnement (CPIE) Cotentin