LE MANOIR DE LANQUETOT
Par Jean Barros, historien
Les dernières décennies du XXème siècle ont vu progressivement , disparaître une partie des bâtiments de ce manoir ( propriété privée ) visible de la route D903: disparue la grande grange, au bord de la route, avec sa grand porte charretière et son escalier extérieur qui permettait l’accès aux greniers; disparue l’aile du début du XVIIème siècle avec ses fenêtres à frontons triangulaires et meneaux sans mouluration, son escalier en vis et ses cheminées à chapiteaux d’ordre ionique; disparu enfin le grand bâtiment, appelé » la grange « sur le cadastre de 1826, situé derrière le logis, avec ses portes en arc plein cintre à doubles rangées de claveaux et ses fenêtres étroites et petits jours à montants et linteaux chanfreinés ( XVème ou XVIème siècle ). Vu depuis la route, le colombier paraît intact mais, vue de l’autre côté, la maçonnerie détruite laisse apercevoir par un trou béant l’intérieur de l’édifice avec ses niches à pigeons (boulins).
Le fief de Lanquetot s’étendait sur Portbail et le Mesnil et ses possesseurs avaient le droit de patronage honoraire des églises de ces paroisses. Le plus ancien possesseur connu est Roger de Lanquetot, chevalier, qui, au XIIIème siècle, céda à l’abbaye de Lessay tout le droit qu’il avait ou prétendait avoir en l’église Notre-Dame de Portbail et en ses chapelles parce que l’abbé de Lessay,patron du prieuré et de l’église Notre-Dame de Portbail, lui laissait la liberté de bâtir une chapelle en son manoir de Lanquetot.
En 1615, noble homme Jean Besnard échangea la terre et le manoir de Lanquetot avec Gilles Poërier, seigneur du Dicq, contre d’autres héritages. A la veille de la révolution, Lanquetot appartenait à François Bonnaventure Corentin de Mauconvenant, marquis de Sainte-Suzanne et son frère Adolphe-Charles de Mauconvenant, chevalier puis marquis de sainte-Suzanne.
Le fief de Lanquetot dépendait de celui du Parc à Saint-Lô-d’Ourville. Le seigneur de Lanquetot devait au seigneur du Parc, le jour de la Saint-Hilaire, 30 sols de rente censive qu’il devait apporter au manoir du Parc.
La déclaration du fief de Lanquetot, faite le 3 novembre 1557, indique la présence, près du manoir d’une fontaine nommée la fontaine Saint-Martin. Cette fontaine n’est autre que la source, située à 250 mètres à l’ouest du manoir, captée en 1950 par le génie rural dans laquelle on trouva des monnaies et des statuettes ex-voto de l’époque gallo-romaine (déesse-mère,Vénus anadyomène).