LE HAMEAU AU BEL
par Jean Barros, historien
Cet ensemble de trois maisons (propriétés privées) est bien visible depuis la route D50 et la rue qui traverse le hameau. Ce sont des constructions édifiées au début du XVIIème siècle. Deux de ces maisons ont été parfaitement restaurées par M. Claude Lelyon et sa famille. En 1975, elles étaient sans toitures et en péril. La première, située près de la voie ferrée, est constituée de deux ailes en équerre avec, dans l’angle, une tour carrée, couverte d’une toiture à bâtière en pierre, contenant un escalier en vis et, au sommet, une volière à pigeons; on remarque des portes en arc plein cintre, des petits jours à montants et linteaux chanfreinés, des demi-fenêtres avec larmier ou linteau en accolade plate. Dans la cour, jouxtant la rue, un bâtiment séparé abrite un fournil au rez-de-chaussée et une salle à l’étage. Un puit accessible depuis le fournil et la rue permet l’alimentation en eau du hameau
On entre dans la cour de la maison voisine par un porche à porte charretière et piétonne, avec le blason des Le Bel « d’azur à trois besants d’argent » et l’inscription suivante:
« Me NILCOLAS LE BEL PBRE FAICT REDIFIER EN L’AN 1637 »
[ P ( re ) B ( st ) RE = prêtre ]
On remarque: les demi-fenêtres du rez-de-chaussée, la qualité de la maçonnerie du pignon côté rue, la meurtrière en double trou de serrure permettant le tir par armes à feu vers le porche.
La troisième maison a perdu l’arcade de sa porte charretière. La souche de cheminée est remarquable par son décor. Une quatrième maison, qui était en ruines, a été démolie et remplacée par un pavillon moderne.
Les Le Bel, sieurs du Quesnay, ont été anoblis pour service militaire en 1647, en la personne de Julien Le Bel, et confirmés dans leur noblesse en 1666. Pierre et Nicolas Le Bel étaient prêtres à Portbail en 1586. En 1686, Robert Le Bel, prêtre, ancien curé de La Colombe, était prieur de La Colombe; son frère, Jacques, portait le titre de sieur du Quesnay. En 1710, ils étaient tous deux décédés et la famille était éteinte.